L’eau c’est la vie, dit-on. Cependant, cela semble n’est pas être applicable en RD Congo où les populations continuent miraculeusement à vivre sans eau aussi amèrement que cela puisse être.

Et pourtant le pays en regorge une potentialité non négligeable sur l’échiquier mondial. Avec son hydrographie, la RDC est capable de fournir suffisamment de l’eau à toute l’Afrique. Paradoxalement, aussi incroyable que cela puisse paraître, la pénurie en eau reste un défi quotidien pour toute la population congolaise. Voir de l’eau couler de son robinet n’est pas une habitude et pourtant les factures de la Regideso (société nationale de l’eau) pour des services non consommés en eau n’enregistrent aucun retard.

En ville comme au village, la population peine pour accéder à l’eau et cela impacte négativement la vie quotidienne de la population. Au village, les jeunes filles doivent parcourir des dizaines des kilomètre pour puiser de l’eau à leurs risques périls. En ville, les jeunes filles se réveillent très tôt le matin, entre une heure et deux heures du matin, pour finalement rentrer à la maison avec vingt litres d’eau vers six heures. Une fois à la maison, au lieu de se reposer, ces jeunes filles prennent directement la route pour l’école car au-delà des tâches domestiques elles doivent aussi aller à l’école pour apprendre et devenir compétitives à l’instar des jeunes garçons autour d’elles. Le fait de passer régulièrement des nuits à l’air libre sans sommeil impacte négativement leur parcours scolaire. Non seulement elles voient leur parcours scolaire gâché, aussi ces jeunes filles sont-elles souvent victimes des multiples violations telles que le viol, harcèlement sexuel, torture physique, humiliation, grossesse précoces, kidnapping, noyade, etc

La société nationale de l’eau” Regideso” ne cesse de promettre de donner le meilleur d’elle même pour surmonter ce défi et cela prend des décennies. Certes qu’il Ya des très rares moments où la population voit quelques gouttes d’eau couler de certains robinets bien que toujours d’une manière discriminatoire.  Cependant, la question reste de savoir quelle en est la qualité et la distance pour y accéder. Dans la ville de Bukavu, la population parfois passe trois semaines sur quatre sans voir l’eau couler de leurs robinets et si elle coule, cela seulement trop tard dans la nuit obligent les membres de familles à veiller, à tour de rôle, pour s’assurer qu’on n’a pas loupé l’occasion. Quant à la qualité, très souvent cette eau n’est pas différente des eaux du torrent. Ceci est dû par le fait que les installations conduisant ces eaux datent des années cinquante et suintent de partout   que les eaux de pluie s’y infiltrent facilement. La science nous dit que l’eau potable est incolore, la Regideso ne cesse de convaincre que ce n’est pas la couleur qui détermine la non potabilité de l’eau et invite ses clients à consommer l’eau fournie par elle malgré son état coloré. Par conséquent, les structures sanitaires ne cessent d’enregistrer des cas de maladies comme la choléra, typhoïde, diarrhée, etc.   Malgré la rareté et la mauvaise qualité de cette eau, la population doit toujours parcourir plusieurs kilomètres pour en obtenir.              .

Du côté des dirigeants, un silence radio se fait remarquer et trouvent la situation très normale car contempler le mal sans punir témoigne leur complicité. Que le peuple manque de l’eau, cela semble n’est pas être leur affaire. Et pourtant l’accès aux services sociaux de base de qualité reste un droit pour tout citoyen et un devoir pour les dirigeants. Que les défenseurs des droits humains parlent et manifestent, leur sort reste la brutalité policière conduisant parfois à des interpellations voire à des incarcérations.                                                .

Pour nos familles, accéder à l’eau c’est aussi offrir un avenir radieux à nos jeunes filles. C’est aussi garantir la sécurité de tous les membres de la famille, spécialement celle des filles et des femmes, c’est augmenter au moins trois heures de sommeil aux jeunes filles, c’est aussi stabiliser leur cursus scolaire aujourd’hui menacé par des absences intempestives dues à la pénurie d’eau sur toute l’étendue nationale.                                            .

À ce moment où nous cheminons vers la saison sèche, nous voudrions encore interpeller nos autorités et leur demandons de prendre cette problématique avec une attention très particulière. Il est vrai que leur situation financière leur permet de contourner ce défi dans leurs familles mais point n’est pas la réalité pour le reste de la population.  Beaucoup de familles sont restées sans enfants par ce que tous leurs enfants ont été noyés dans le lac pendant la quête d’eau, spécialement pendant les périodes de saison sèche. Nombreux sont les jeunes qui sont restés handicapés à cause de manque d’eau, d’autres ont vu leur jeunesse gâchée par ce que violées et ou devenues mères précocement suite à ce même phénomène.

La Population RD Congolaise peut tout manquer mais pas l’eau…  La souffrance de celle-ci déborde les limites quant à ce. L’heure a sonné que les hommes et les femmes Congolais(es) accèdent facilement aux services sociaux de base de qualité et cela d’une manière équitable, participative et inclusive.